Comprendre un paysage et son évolution est toujours très intéressant.
Voilà quelques vues du Dévoluy prises dans les années 1900. On voit que le paysage de la sortie du village de Saint Disdier au niveau du pont des Jouves a un peu changé …
Ainsi que les terrains qui entourent le château de Mallemort le Castrum Male Mortis et connu depuis 1207…. Une possession des comtes de Die … A une époque ou le Devoluy s’appelait Devolodio ! …
Mais sur ces vues ce qui interpelle le plus réside dans l’évolution du boisement, sujet douloureux pour le Dévoluy pendant des siècles, les Dévoluard manquaient de bois…. en 1744 la carte de Cassini montre l’existence de forêts très limitées.
Voilà les propos du baron de Ladoucette Préfet des Hautes- Alpes autour des années 1860 … « ils attribuent aux forêts la cause de leurs misères : Car se sont repaires de loups, ours, sangliers qui ruinent les troupeaux et dévastent les récoltes » …..
Autres temps autres méthodes direz-vous ……. Des déboisements certes mais aussi un contexte naturel …. Aujourd’hui le bois gagne ….
Pour faire suite au poste publié sur l’évolution du paysage Dévoluard et pour répondre à des questions voici un complément sur les bois fossiles du Dévoluy.
Les bois fossiles du Dévoluy
Les bois fossiles du Dévoluy on les a trouvé, [ cet article n’a pas la prétention d’être exhaustif]
dans les berges du torrent de Merdanel (vue RTM années 1950)
Mais aussi dans la langue glaciaire du chourum de la Parza et du chourum Clot. Je pu constater leur présence lors de sorties spéléos, mais je n’ai pas gardé de vues.
La glace dans le chourum de la Parza (vue de la grande salle) a très très fortement régressé –
Attention : l’exploration de ces cavités nécessite une parfaite maitrise des techniques de progression spéléo. Elles comportent des verticales importantes.
Selon des études réalisées sur l’arc alpin ils paraissent dater pour les plus anciens de – 10 000 ans. Ces études ont montré plusieurs aspects, voici quelques exemples :
Les études de microfossiles dans les Alpes suisses et italiennes ont permis la détection de phases chaudes (sèches) et de phases froides (humides), qui pourraient être liées à des changements climatiques. Ces études montrent que les positions de la limite des forêts et de la limite des arbres ont fortement fluctué.
Il y a 6500 ans, le climat des Alpes Européennes était probablement 1,5°C plus chaud qu’aujourd’hui, et sur la plupart des sites, la végétation était assez différente de celle des communautés végétales modernes. Après -4000, les températures d’été se sont ensuite abaissées jusqu’à des valeurs comparables à celles que nous connaissons.
De quel bois il s’agissait : Une étude sur le Queyras (des fossiles issus de tourbières) à montré que, à cette époque le Pin à crochet et le pin cembro (- 10 000). Le mélèze apparait vers – 6000. Ce sont les essences les plus répandues à cette époque. Mais aussi le bouleau et le tremble de manière moins importante.
Article rédigé par Marc Nicolas.