Son parcours militaire
- Né le 28 Octobre 1792 à L’Enclus hameau de Saint Etienne en Dévoluy
- 1m62 ……1m65 suivant l’année et le Régiment
- Visage ovale – Front couvert – Yeux gris – nez gros – bouche grande menton rond – cheveux et sourcils noirs – il a une cicatrice sur le nez.
- Cultivateur – Conscrit de 1812 – arrive au 53e Régiment d’Infanterie de Ligne le 23 mars 1812.
Campagne de Russie comme Fusilier
- 24 Juin début e la Campagne de Russie
- 28 Juillet …………………….Bataille de Vitebsk
- 7 Septembre ………………… Bataille de la Moscova ou Borodino
- 15 Septembre Incendie de Moscou
- 18 Octobre …………………… Bataille de Winkovo ou Taroutino (Ordre de retraite)
- Entre le 19 et le 24 Octobre…………. Bataille de Malo-Jarolawetz
- 15 Novembre…17 Novembre……………..Bataille de Krasnoï.
Du 53 RIL il passe au 6e RIL le 20 Novembre
- Du 26 au 29 Novembre …….. Bataille de la Bérézina
Puis c’est le retour vers l’Allemagne. Il entre à l’Hôpital de Berlin le 28 février 1813. C’est qu’il est fait prisonnier par les cosaques, le 4 mars 1813.
Nous ne savons rien sur ses lieux et conditions de détention…..mais reste 2 ans dans les geôles russes.
En rentrant en France, il est réincorporé au 60e Régiment d’Infanterie de Ligne, le 18 Janvier 1815.
Armée du Nord, les Cent jours
- Le 16 Juin 1815 ……….. Bataille de Fleurus ou Ligny
Le 64e RIL est commandé par le Colonel Raimond-Martin DUBALEN (qui sera tué devant Saint Amand à Ligny le 16 Juin 1815).
Avant Waterloo en 1815 au sein du 3e corps du Général Vandamne colonel Dubalen et du maréchal Grouchy.
- 18 juin ……… Bataille de Wavre
- 19 Juin ……….Replis sur Namur.
Il entre à l’Hôpital ce 19 Juin 1815 et y sera au moins jusqu’au 1er Octobre 1815
Premier mariage : le 22 avril 1822 avec Angélique MARCHAND à Gicon hameau de St Disdier en Dévoluy. 9 enfants : 6 garçons et 3 filles sont nés de cette union.
Second mariage : le 15 Février 1840 avec Rose BEAUME (dite Marie) à St Disdier en Dévoluy. 6 enfants : 5 garçons – 1 fille sont nés de cette union.
Michel a donc eu 2 épouses et 15 enfants : 11 garçons et 4 filles
nom: SARRAZIN
prénom: Michel
année de naissance : 1792
commune de résidence : Saint Disdier
département: Hautes-Alpes
code : F05
pays : France
grade : fusilier
régiment : 53e, 6e et 64e de Ligne
période : 1812-1816
dossier :
Campagnes de 1792 à 1815
A ses compagnons de gloire sa dernière pensée
Ste Hélène 5 mai 1821
fusilier-d-infanterie-de-ligne-1812
Michel et combien d’autres Dévoluards…..notre soldat de l’Empire, de la retraite de Russie, des dernières heures de Napoléon.
Ces soldats sont vos arrières grands -pères, vos grands -pères, vos grands oncles, vos cousins…
.Jean PASCAL – Pierre MEYSENQ – Etienne AUROUZE – Joseph CEBE -Pierre CHAIX – Pierre LAURENS -Jacques PIOT – Pierre MICHEL – Didier LAURENS – Pierre CORREARD et ce ne sont là, que les quelques-uns qui ont reçu la médaille de Ste Hélène.
Une petite idée de la retraite de Russie…https://dai.ly/x623nx
Au printemps 1812 Napoléon rassemble une armée de 600 000 hommes, dont la moitié provient des pays vassaux, appelée l’armée des vingt nations par les Russes. Le Niémen est franchi le 24 juin. Napoléon tente d’encercler les deux armées russes mais elles se dérobent en faisant le vide devant la Grande Armée par la tactique de la terre brûlée. Après deux mois de marches épuisantes, l’Empereur arrive près de Moscou sans avoir obtenu de succès décisif ; en revanche, les maladies et surtout les désertions lui ont enlevé plus de 150 000 hommes et il a perdu la plus grande partie de ses chevaux. Après des combats d’un acharnement inouï au cours desquels 50 000 Russes et 30 000 Français périssent, Napoléon entre dans Moscou dont les ressources sont presque aussitôt anéanties par un gigantesque incendie. Après un mois d’hésitation il décide de repartir, le 19 octobre 1812. Mais il est trop tard : l’hiver, d’une rigueur exceptionnelle, est déjà là. La retraite se transforme en véritable désastre. Les soldats arrivent à forcer le passage de la Bérézina fin novembre, mais 100 000 hommes seulement parviennent à rentrer.
L’Episode de la retraite de Russie représente une campagne hivernale sinistre ; une trouée de lumière y met en valeur un groupe d’hommes à cheval.
L’Empereur, vêtu d’une pelisse blanche, suivi de quelques officiers, chevauche sous la neige. Au premier plan, à droite, chargés de lancer des projectiles, les grenadiers. A gauche, des soldats de cavalerie, les cuirassiers. Hommes et bêtes sont courbés dans leur effort pour avancer dans les neiges boueuses. Les visages sont quasiment masqués, indiscernables. L’atmosphère est fantomatique. Dans le coin gauche du tableau un vol d’oiseaux noirs reprend le symbole classique de la désolation.
Au moment de la retraite, le maréchal Ney commande l’arrière-garde. On le voit dans le second tableau, Le Maréchal Ney à la redoute de Kovno, s’adresser à des soldats visiblement épuisés et frigorifiés. Il a la posture du chef qui indique le combat et s’expose en avant de ses troupes. Son geste du bras indique l’ennemi qui apparaît à droite en contrebas. Fusils à baïonnette à la main, ses hommes s’apprêtent à réagir. L’un d’entre eux s’est déjà agenouillé, fusil à l’épaule, il vise. Le maréchal tient à la main gauche non pas un bâton de commandement, mais un fusil, tel un simple fantassin, prêt pour l’assaut. Dans cette attitude il illustre une fois de plus son surnom de « Brave des braves ». Aussi son exécution en 1815, suite à son ralliement à l’Empereur durant les Cent-Jours, suscitera-t-elle une vive émotion. On peut aujourd’hui encore admirer sa statue exécutée par Rude (1853), place de l’Observatoire à Paris. Raffet reprenait parfois en peinture des illustrations exécutées pour des livres. C’est le cas de ce tableau dont l’illustration est tirée de l’Histoire de Napoléon de Norvins, publiée en 1839.
(extrait de l’histoire par l’image)Denis Auguste Marie Raffet Episode de la Retraite de Russie, 1812
LA RETRAITE DE RUSSIE
Il neigeait. On était vaincu par sa conquête.
Pour la première fois l’aigle baissait la tête.
Sombres jours ! L’Empereur revenait lentement,
Laissant derrière lui brûler Moscou fumant.
Il neigeait. L’âpre hiver fondait en avalanche.
Après la plaine blanche une autre plaine blanche.
On ne connaissait plus les chefs ni le drapeau.
Hier la grande armée, et maintenant troupeau.
On ne distinguait plus les ailes ni le centre.
Il neigeait. Les blessés s’abritaient dans le ventre
Des chevaux morts; au seuil des bivouacs désolés
On voyait des clairons à leur poste gelés,
Restés debout, en selle et muets, blancs de givre,
Collant leur bouche en pierre aux trompettes de cuivre.
Boulets, mitraille, obus, mêlés aux flocons blancs,
Pleuvaient; les grenadiers, surpris d’être tremblants,
Marchaient pensifs, la glace à leur moustache grise.
Il neigeait, il neigeait toujours! La froide bise
Sifflait; sur le verglas, dans des lieux inconnus,
On n’avait pas de pain et l’on allait pieds nus.
Ce n’étaient plus des cœurs vivants, des gens de guerre:
C’était un rêve errant dans la brume, un mystère,
Une procession d’ombres sous le ciel noir.
La solitude vaste, épouvantable à voir,
Partout apparaissait, muette vengeresse.
Le ciel faisait sans bruit avec la neige épaisse
Pour cette immense armée un immense linceul.
Et chacun se sentant mourir, on était seul.
Victor Hugo
Les Châtiments L’expiation
Michel SARRAZIN prisonnier en Russie…
Nous l’avons laissé durant la retraite de Russie.. dure très dure…la neige, le très grand froid (-28°) le typhus faisaient rage. Ceux qui ne mourraient pas en chemin étaient presque tous atteints de gelures.
Nous retrouvons Michel à ‘hôpital à Berlin… mais les cosaques talonnent les troupes françaises et ne s’encombrent pas de préjugés… ils font prisonniers tous les malades relativement valides. Michel est fait prisonnier les 4 Mars 1813.
Je n’ose imaginer ce qu’il a du penser (lui et ses compagnons d’infortune Dévoluards ou non) venir du fin fond des alpes… aller jusqu’à Moscou à pieds, revenir jusqu’à Berlin… et devoir repartir en Russie… toujours à pieds….
Peu de témoignages subsistent sur la captivité de nos grognards en Russie…
Les conditions furent très différentes, à la fois selon le lieu de capture, selon les troupes de l’arrière à qui ils furent confiés, par qui ils furent capturés et quel officier supérieur commandait dans le secteur. Dans la région de Moscou, environ 110 000 prisonniers de la campagne de 1812 furent répartis dans les différentes localités, fermes et exploitations agricoles. Les officiers furent mieux traités comme c’était l’usage, les soldats ne furent pas tous malheureux, mais certains n’échappèrent pas à une détention longue et terrible.
Témoignage « Mes amis essayèrent de me relever, Peyre voulut me porter sur ses épaules, ce poids accabla sa faiblesse, ils m’embrassaient et s’efforçaient de toucher l’âme impitoyable de nos conducteurs, ces tigres les obligèrent à coups de lances et de piques à m’abandonner étendu dans la boue, je les vis s’éloigner désolés et le visage inondé de pleurs. Le convoi des sous-officiers et des soldats passa devant moi, plusieurs me reconnurent, sans s’arrêter, ils m’adressèrent des paroles de regret et de compassion, persuadés que je serais égorgé par l’arrière-garde, d’autres, tout entiers au sentiment de leurs maux jetèrent sur moi un regard stupide : « c’est Monsieur Bouisson, dirent-ils, son compte sera bientôt fait » et ils s’éloignèrent en gémissant, en pleurant, pâles, décharnés comme des spectres »
L’on apprend encore que : non seulement des prisonniers français rentrèrent de Russie mais ils revinrent généralement dès l’été 1814, le « commissaire du roi au renvoi accéléré en France des prisonniers de guerre se trouvant dans l’Empire russe » fit paraître des annonces dans les journaux russes en français et en allemand, invitant les prisonniers de la Grande Armée à rentrer en France. À l’automne 1814, un premier convoi de trois bateaux, avec d’anciens prisonniers de guerre à bord, quitta Riga pour Le Havre. À la fin de 1815 (avec un arrêt des rapatriements lors des Cent-Jours), plusieurs milliers de prisonniers avaient regagné la France par mer ou par terre
Les rescapés de 1812 rentrèrent, dans un pays avec de nouvelles frontières et avec des valeurs bien différentes que celles dans lesquelles ils avaient passé leur enfance. Selon le régime politique du moment, l’accueil et l’intérêt porté aux anciens de la Grande Armée, anciens prisonniers des Russes ou autres, varia considérablement
Nous pourrions nous imaginer que le Second Empire ait soutenu la publication des mémoires des survivants de la Grande Armée capturés en 1812 – 1813. Napoléon III est, en effet, bien connu pour avoir pris des mesures pour venir en aide à d’anciens vétérans des armées napoléoniennes. Le neveu de Bonaparte créa en 1857 la médaille de Sainte-Hélène, pour récompenser les quelque 400 000 hommes encore vivants en 1857, qui avaient combattu aux côtés de Napoléon Ier à partir de 1804. Cependant, le faible nombre d’attribution de secours viagers à des vétérans des guerres de 1792 à 1815 laisse planer un doute sur les motivations réelles de Napoléon III. Cette décoration ne fût elle pas créée dans l’unique but de stimuler la « foi impériale » du peuple francais ?
Quelles sont donc les raisons pour lesquelles si peu de témoignages de la captivité des grognards en Russie subsistent ?
Même sous le Second Empire, peu d’anciens prisonniers des campagnes napoléoniennes prirent la plume : la différence d’espérance de vie, le taux d’analphabétisme de la population, les coûts de publication, la rareté des sites d’impression d’ouvrages. Les survivants de la Grande Armée n’eurent pas la possibilité matérielle de rédiger leurs souvenirs. Non bénéficiaires de retraites, les anciens « grognards » durent travailler jusqu’à la fin de leurs jours pour pouvoir survivre.
Enfin, n’oublions pas les quelques 2 000 Français qui firent souche en Russie après leur détention pour différentes raisons, d’autres furent achetés par des propriétaires terriens et furent emmenés parfois très loin dans l’immense Russie, jusqu’en Sibérie. Ils connurent les affres de l’esclave et seuls quelques rares survivants, parfois évadés comme un Alsacien qui revînt au pays en 1834, purent témoigner de l’horreur de ce qu’ils avaient connu. Eh oui vos arrières-arrières grands pères, vos arrières grands oncles ont participé à cette épopée certains en sont revenus.. comme Michel ….
Campagne de Belgique
Puis, il est de nouveau enrôlé dans 60e RIL ( Régiment d’Infanterie de Ligne) le 18 janvier 1815 et il est bien noté « Par ordre supérieur incorporé venant des prisons de Russie » Nous pouvons donc supposer qu’il est rentré début janvier 1815 sans doute par bateau…
Ces pauvres prisonniers n’ont pas dû avoir vraiment le choix et ont dû être, vite, recrutés par groupe à la descente du bateau…par l’administration de Louis XVIII…
Pourquoi ce raisonnement ? parce que s’il était rentré à pied et seul… il serait directement retourné chez lui et ne serait pas allé s’engager de nouveau dans l’armée…..
Alors une zone d’ombre demeure…nous venons de le voir, il est de nouveau enrôlé le 18 janvier 1815 alors que Napoléon s’enfuit de l’île d’Elbe et ne débarque à Juan les Pins que le 1er Mars.. il arrive à Paris le 20 mars. ….Alors que fait le 60e RIL, sous Louis XVIII, en attendant de redevenir 64e RIL au retour de Napoléon ?
Et voilà Michel et ses compagnons de fortune entraînés vers une nouvelle campagne de guerre…
La bataille de Ligny ou Fleury qui fut un succès, Le 16 juin Napoléon décide de séparer son armée en deux et envoie le maréchal Grouchy et le corps d’armée le plus important à Ligny non loin de Charleroi, où se trouvent les armées prussiennes dirigées par Blücher.
Dès le matin les soldats prussiens barricadent les entrées du village de Ligny en y empilant des caissons, des pierres, des débris divers et en y renversant des diligences ; les rues sont barricadées, les fermes fortifiées. Ligny et les villages alentours sont transformés en de véritables places fortes ; mais c’était sans compter la volonté de Napoléon qui dirigera la bataille et vaincra les prussiens.
Au lendemain de Ligny, le Maréchal Grouchy dispose de 34 000 hommes pour harceler les Prussiens dans leur retraite, les maintenir séparés des Anglais et bien entendu prévenir un éventuel retour offensif de leur part.
Le 17 juin Grouchy prend la direction de Namur, sans se douter que Blücher et ses hommes filent vers Wavre (10km au Nord-est de Mont St Jean). Dans la soirée il découvre la manœuvre prussienne et entreprends de marcher sur Wavre le lendemain.
Le 18 juin il progresse lentement sans talonner l’ennemi. Quand Grouchy parvient enfin à Wavre, il est bloqué par le IIIe Corps de Thielmann. A la décharge du Maréchal au cours de cette campagne la transmission des ordres du quartier général est défaillante, les estafettes envoyées en nombre insuffisant portent les messages en retard. De surcroît les directives de l’Empereur sont parfois mal transcrites. Cette défaillance dans les communications impériales handicapent la bonne entente et la coordination des mouvements entre l’armée principale et l’aile droite de Grouchy.
Il doit cependant livrer bataille pour dégager le pont qui lui permettrait de rejoindre Waterloo…mais il sera trop tard et l’empereur lui en fera le reproche. Pourtant, il sera victorieux à Wavre et assurera le repli en bon ordre de ses troupes après la défaite
Lors de cette bataille de Wavre Michel est blessé. On le retrouve à l’hôpital du 19 juin il sera rayé des effectifs le 1er Octobre 1915 puisque toujours hospitalisé. Nous verrons dans le prochain épisode quels étaient les soins les soins apportés à ces blessés des champs de bataille napoléoniens
« Dans ses Mémoires, Napoléon a fait porter sur son maréchal une part importante du poids de la défaite. A sa suite, des générations d’historiens ont fait de même. La tendance actuelle est de modérer les accusations contre Grouchy, pour plusieurs raisons. La première est que la poursuite des Prussiens n’avait été ordonnée par Napoléon que douze heures après la fin de la bataille de Ligny, soit beaucoup trop tard pour que Grouchy puisse talonner l’adversaire. La deuxième est qu’à aucun moment Napoléon n’a rappelé clairement Grouchy vers lui. La troisième est que, compte tenu du fait que Grouchy devait traverser une rivière (la Dyle) pour rejoindre Waterloo, il lui fallait se rendre maître du seul pont disponible, à Wavre, à une bonne dizaine de kilomètres du lieu où il se trouvait au matin du 18 juin. Or les Prussiens occupaient solidement ce point de passage et il aurait fallu combattre plusieurs heures pour s’en rendre maître. Il aurait fallu ensuite faire parcourir une douzaine de kilomètres supplémentaires à 33 000 hommes, leurs caissons et leur artillerie. Quel que soit le moment de l’après-midi où Grouchy aurait commencé ce mouvement complexe, il ne serait jamais arrivé à temps à Waterloo. Il est donc très exagéré de le rendre responsable, et encore moins seul responsable, de la catastrophe. Au matin de la bataille, alors que le major général Soult suppliait Napoléon de rappeler le corps de Grouchy, l’Empereur refusa sèchement la proposition et voulut qu’on ne se concentre que sur l’armée de ce Wellington qu’il considérait comme un mauvais général: «Ce sera l’affaire d’un déjeuner», avait-il ajouté » (Le figaro)
Emmanuel de Grouchy
Michel Sarrazin Blessé à Wavre – le Service de santé
Nous retrouvons Michel Sarrazin, blessé à la bataille de Wavre, qu’en est-il donc des services de santé durant cette campagne de Belgique… Fleury, Quatre Bras, Waterloo, wavre….
Les blessures les plus rencontrées sont par balles, des fractures, coup de sabre, coup de boulet, blessures par baïonnette, blessures par la mitraille, éclat d’obus, blessures avec lance.
Le travail du chirurgien sur la bataille était décrit par le type de blessures rencontrées.
1. Extraction de balles avec sonde ou tire balle.
2. Suture ou cautérisation de plaie
3. amputation
4. réduction de fracture
5. trépanation
Ce travail était réalisé en général sans anesthésie. Le laudanum étant rare était réservé aux officiers supérieurs et l’alcool souvent utilisé après l’opération étant un vasodilatateur était également limité. L’anesthésie au gaz existait mais n’était utilisé que pour les fêtes mondaines à faire rire.
Pour éviter des cris, le soldat serrait dans les dents un morceau de bois ou de cuir. Le soldat fière gardait en bouche son brûle gueule (sa pipe). Si elle tombait pendant l’intervention étant en terre cuite, la pipe cassait d’où l’expression se casser la pipe prend tout son sens.
Recensement des pertes de l’armée française :
Officiers / tués : 532 Blessés : 1881
Sous officiers et soldats/ tués : 9445 Blessés : 30800
Officiers, sous-officiers et soldats prisonniers au soir de Waterloo est de 8000 hommes.
Soit une perte pour l’armée française de 50658 hommes.
L’organisation du service de santé Français :
Dominique Larrey :
Larrey avait son ambulance centrale au Caillou auprès de la ferme de la Belle-Alliance. Mais comme d’habitude il fut loin de s’y tenir pendant la durée du combat. A un moment donné, Wellington qui du haut du Mont Saint Jean suivait les péripéties du combat l’aperçut sous le feu même des canons anglais. « Quel est dit-il cet audacieux ? » c’est Larrey lui répond-on. « Allez dire de ne pas tirer de ce côté ; laissons ce brave le temps de ramasser ses blessés ». Et il souleva son chapeau ; « qui saluez vous ? fit le Duc de Cambridge- je salue l’honneur et la loyauté qui passent ». Il désigna le chirurgien de la garde de son épée.
L’activité médicale intense à duré six mois sur une partie importante du territoire belge actuel.
La Belgique fut appelée : « La sœur de charité de l’Europe guerrière »
Bruxelles et Louvain auraient mérité l’appellation de ville sanitaire.
Les lendemains de Waterloo et les soins dans les hôpitaux belges.
Le 17 juin, Grand fait réquisitionner les deux grands hôpitaux civils de Bruxelles, l’hôpital Saint Pierre et saint Jean, et 3 grandes casernes. Mais les besoins en moyens de transports ont été sous-estimés.
Dés le 19 juin, les convois britanniques et hollando-belge dirigent les blessés des Quatres Bras et de Waterloo vers Bruxelles. Les prussiens dirigent leurs blessés de Ligny, de Plancenoit et Wavre vers Louvain et Namur.
Tout est très vite saturé. La plupart des édifices publics et religieux sont transformés en hôpitaux temporaires et sont très vite encombrés.
A Bruxelles, de nombreuses maisons, ateliers et propriétés sont transformés en ambulances pour des milliers de blessés. Dans la ferme du Mont-Saint Jean devenue hôpital du champ de bataille, les membres amputés forment des monceaux qui s’adossent aux coins de la cour.
Le rapatriement commence très rapidement pour les anglais et hollando-belges.
Les blessés français sont concentrés dans les hôpitaux de Bruxelles et Louvain. Certains, surtout des officiers, furent envoyés en Angleterre mais une minorité. Beaucoup suivent la ligne d’évacuation prussienne sans dépasser les hôpitaux de Liège et de Maastricht.
Le couvent Sainte Agathe de Liège est transformé en hôpital des français. Les derniers blessés français regagnent la France le 17 novembre 1815.
Les blessés prussiens étaient dispensés à Bruxelles, Anvers et surtout Louvain. Mais aussi à Namur et Gant.
L’hôpital militaire de Liège à eu une importance primordiale pour le rapatriement des blessés prussiens. Les derniers quittent Liège en Mars 1816.
Le 20 juin, il faut creuser des fosses et y enfuir les corps. Il fait très chaud et les odeurs pestilentielles se dégagent. On les recouvre de chaux vive et d’une butte de terre.
Mais la chaleur accablante amplifie cette puanteur et les risques d’épidémie. L’église accepte de brûler les morts. Ils brulent pendant huit jours. Les bûchers de Gaumont brûlèrent plus de 900 corps. En juillet, la canicule fait crevasser les sinistres monticules et laissent apparaître les cadavres en laissant passer une puanteur fétide. Le 10 août, il faut recommencer a brûler les cadavres.
Au regard de toutes ces informations extraites du site « La Première compagnie d’ambulance » Michel aurait donc été hospitalisé à Louvain. Il est à l’hôpital depuis le 19 juin 1815 et il y est toujours le 1er octobre, c’est la raison pour laquelle il est rayé des listes des son régiment. On peut aisément imaginer qu’il rentrera dans son Dévoluy natal courant du mois d’octobre ou de novembre.
Les dents de Waterloo :
Dans la première partie du 19e siècle, les patients avec beaucoup d’argent, mais très peu de dents étaient prêts à payer des sommes énormes pour une bonne série de prothèses dentaires. Les meilleurs ont été faites avec de vraies dents humaines à l’avant.
A la fin des combats, la nuit, les charognards du champ de bataille ont vaqué à leurs travaux invisibles. Ils ramassaient les armes et les objets de valeurs.
Puis vint l’acte final de la profanation. Avec l’adresse d’un chirurgien dentiste, ils arrachaient toutes les dents intactes de devant. Cela n’avait rien de nouveau, mais à cette échelle c’était différent. Le flot de dents sur le marché était tellement énorme que les prothèses faites de seconde main ont eu un nouveau nom ; les dents de Waterloo.
Les chasseurs de dents suivaient les armées
L’histoire des services de santé militaires se confond avec l’histoire des guerres. Elle s’inscrit aussi dans l’histoire scientifique de la médecine.
Le service de santé a fait face avec compétence aux difficultés rencontrées par l’acharnement des batailles, l’accroissement des effectifs engagés et l’emploi de l’artillerie.
Avec les progrès de l’artillerie et la multiplication des bouches à feu, les médecins avaient observés que les soldats effleurés par les boulets et qui n’avaient aucune lésion apparente, n’en présentaient pas moins à l’autopsie des fractures osseuses et des bouleversements viscéraux parfois considérables. L’expression vent du boulet avait été retenue pour définir ce syndrome qui devenait d’une guerre à l’autre plus fréquent.
Les médicaments :
Eau camphrée
Laudanum
Liqueur d’Hoffmann
Le quinquina pour la fièvre
Entre autre
Documents et images extraits du site « La Première compagnie d’ambulance »
Cuirasse du carabinier Fauveau bataille de Waterloo (Musée de l’armée)