Aimé Roux résistant dans le Champsaur

Extrait du blog de Philippe Lecourtier, avec qui j’avais collaboré Mémoire du Champsaur https://champsaur.net/aime-roux-resistant-dans-le-champsaur/

Hommage à Aimé Roux

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 Aimé Roux

Aimé Roux est né à Poligny le 6 octobre 1920  (fils de Joseph Roux et de France Sarrazin). Il a  vécu à Poligny jusqu’en 1940. Au dire de ses proches il avait un « coeur d’or », le coeur sous la main.

Son père Joseph ROUX avait fait la guerre de 14-18. Il avait été décoré de la médaille militaire et le 27 janvier 1919 son régiment l’avait félicité et cité en ces termes  « Très bon soldat a fait preuve de beaucoup de bravoure dans maintes opérations au front depuis le début de la Campagne« 

Deux de ses oncles et un de ses cousins étaient morts pendant la fameuse guerre de 14-18….

Donc, bien évidemment ce n’était pas une famille où l’on regardait sans bouger…l’ennemi envahir et occuper la Patrie….

En 39-45 ses parents habitent au dessus de Poligny au pied du mont Moutet, dans la forêt. Ils acceuillent  les maquisards qu’ils aident pour le mieux. Leur maison a vraiment servi de cache et de havre à de nombreux maquisards notamment ceux qui venaient d’autres régions.  Ils ont nourrit un  grand nombre de Résistants… (d’où sans doute… la photo de la tablée…) 

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Le 20 février 1941,  Aimé Roux s’engage dans l’armée française pour 3 ans. Il est affecté à  Orange dans le 12eme Régiment Cuirassé,  comme en témoigne son livret militaire.

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Fin 1942, le vent tourne:

 En effet, le débarquement des Alliés a eu lieu en Afrique du Nord le 8 novembre 1942. Les casernes françaises ferment les unes après les autres sur demande des allemands qui craignent à juste titre que les soldats français se retournent contre eux. Comme beaucoup de jeunes militaires en fin d’année 1942, Aimé Roux sent le vent tourner et demande un congé de 3 mois le 28 novembre 1942. Il est d’ailleurs hautement probable que ce soit sa propre hiérarchie qui le lui ai proposé.

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En 1943 :

Donc en 1943, il retourne dans les Alpes, et tout en étant soldat engagé de l’armée française il est libre de toutes ses obligations. C’est en 1943 que les militaires français en grand nombre rejoignent le maquis ……avec leur savoir faire.

  Aimé Roux a donc suivi l’itinéraire de beaucoup de jeunes militaires.

La Résistance dans le Champsaur s’étoffe  également pour d’autres raisons.

1 /  Les communistes rentrent massivement dans la Résistance car l’URSS a été attaqué par les allemands malgré le « pacte de non agression ».

2 / Mais c’est à priori l’institution du « Service du Travail obligatoire «  en 1943  qui a fourni le plus grand nombre de jeunes résistants aux FFI du Champsaur. Ces jeunes réfractaires (ça tombe bien) seront encadrés par les militaires qui rejoignent également le Maquis.


3 / On peut également citer, les jeunes alsaciens refusant d’intégrer l’armée allemande et qui rejoignent   la Résistance. Ce fut le cas à Champoléon pour 20 d’entre eux. Certains ont appris plus tard que leur famille en Alsace avait été déportée suite à leur désertion ! On se rend compte que les Allemands ne laissaient rien au hasard. Cette information m’a beaucoup fait réfléchir : entrer dans  la résistance c’était une chose, engager sa famille en était une autre …….

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Le 6 juin 1944 :

Aimé Roux s’engage dans la Résistance dans le camp de Molines en Champsaur. Il fait partie de la Trentaine Piot. Aucun doute, il est entré en contact avec ce groupe soit par proximité géographique soit par des liens d’amitié. On peut signaler à cette occasion qu’il y a eu plusieurs Trentaines dans le Champsaur. Il s’agissait en réalité de groupes 30 hommes « sédentaires », pour être plus clair des groupes formés par les habitants du coin (à la différence des militaires, des jeunes réfractaires, des alsaciens qui venaient d’autres régions de France……).

Sa formation militaire continue. 

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Trentaine Piot, avec Jean Roux à la mitraillette. L’entraînement se fait encore avec du matériel ancien (Thomson 1928). Les nouvelles armes seront parachutées sur le Champsaur surtout 6 mois avant la libération.

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 Aimé Roux. Tout est bon pour s’entrainer…même les armes de poing.

Aimé Roux

Sur cette photo j’ai été surpris par la jeunesse des Maquisards.

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 Groupe de Résistants dans la neige. Aimé Roux dans le cercle.

En 1944, la Résistance se manifeste ouvertement dans la vallée de telle sorte que les allemands se croient complètement encerclés. Ils ne s’aventurent  plus du tout dans la vallée du Valgaudemar et très peu dans celle du  Champsaur. Lorsqu’ils s’y aventurent ils attachent des hommes devant leurs convois comme bouclier humain.

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Les voies ferrées sautent, des convois d’animaux sont interceptés et rendus à leurs propriétaires, des prisonniers sont libérés de façon audacieuse, les groupes récupèrent de nuit le matériel qui a été parachuté……Les allemands demandent des renforts en haut lieu mais rien ne leurs est accordé.

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Libération de Gap le 20 Août 1944.

Liberation de Gap numerotée

Cette photo qui m’a été adressée par Mme Claudette Roux-Laurent est exceptionnelle (peut-être unique en son genre car je n’en ai retrouvées aucune sur internet). Nous avons été quatre à nous pencher sur ce cliché, chacun de nous ayant une petite spécialité. Voici les conclusions : la photo a été prise probablement le soir du 20 Août 1944, jour de la libération de Gap. Le mélange de soldats américains (5 à priori), le drapeau bleu-blanc-rouge, la bouteille de vin semblent le confirmer.  Le N° 2 est Drouot Lhermine le chef de tout le secteur des Hautes-Alpes (confirmé par sa famille). Exceptionnel !! Juste à côté de Drouot (en N°1), feuille à la main,  probablement le commandant américain. En N°4, juste derrière le drapeau,  Aimé Roux qui est au centre de notre article. En N°3 j’ai cru reconnaître un moment le capitaine Henri Baudel (surnommé Capitaine Conan) mais sa famille me l’a dementi : ce n’est pas lui. Peut-être en 17 le futur colonel Sassi (sur la photo il est sous-lieutenant).

La Libération de Gap a été un coup de bluf mais surtout un coup de tactique militaire incroyable. 700 maquisards Champsaurins gonflés à bloc ont pu encercler 1200 allemands et avoir le dessus avant l’arrivée des américains…Gap est libérée par les français. Je raconte cette libération dans un autre article. Pour le lire  cliquez ICI

Il choisit de suivre Drouot Lhermine pour harceler les allemands jusque dans le Nord-Est

Un petit rappel d’histoire :

Après avoir libéré Gap, le  Ltd Colonel Lhermine libèrera Briançon puis combattra dans la vallée de l’Ubaye auprès de la 2eme division marocaine du Général Carpentier. Il poursuivra les allemands jusque dans le Nord-Est de la France, participera avec ses troupes aux batailles d’Héricourt, Belfort, Bourbach et enfin Bischwiller. Les combats seront très rudes et 82% de ses hommes seront tués ! Lui-même sera blessé dans la poche de Belfort. Il recevra l’ordre d’arrêter les combats et de redescendre ses troupes à Valence. Aimé Roux fait partie des 18% d’hommes survivants !

 Sa fille, Mme Roux Laurent,  nous explique comment son père a pu suivre Drouot :

« Voici, à peu près ce qui s’est passé…

Pour lui, il était absolument clair qu’il fallait faire quelque chose… ne pas se laisser faire par l’occupant allemand, ne pas accepter l’occupation, bref  « libérer la France » du joug de l’ennemi.

Mon père avait su, mais j’ignore comment, que De Lattre devait débarquer en Provence et devait passer à proximité des Alpes….  Pour rejoindre la première armée, il fallait faire partie d’un maquis…. »

Aimé Roux entre donc  dans la trentaine Piot, les maquisards de Molines.  Il avait ainsi  toutes les conditions requises pour suivre Drouot Lhermine et De Lattre dans le combat contre les allemands.

Mme Laurent continue son courrier ainsi :

 » Il a donc utilisé la trentaine Piot comme tremplin vers l’Armée.

Il a fait ensuite la campagne Rhin et Danube avec le commandant L’Hermine … il a refusé un première fois la croix de guerre estimant que ses faits militaires ne suffisaient pas pour mériter cette distinction…

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 Un écusson récupéré sur une veste d’Aimé Roux restée en France. Il en était très fier.

Il a refusé une deuxième fois la croix de guerre en Indochine ….alors qu’il avait déjà « remonté » avec succès plusieurs postes militaires… là encore ce n’était pas (pour lui) suffisant pour mériter cette distinction… »

Le 31 mai 1945

Il est nommé caporal par le colonel Drouot Lhermine.  Avec ce grade il est affecté le 8 février 1945 au 159eme RIA, finalement le 26 octobre 1945 il est démobilisé : la guerre est finie.

L’après Guerre pour Aimé Roux.

Je laisse sa fille, Mme Laurent-Roux, nous expliquer la suite des évènements. Elle a perdu son papa à l’âge de 3 ans ….voici comment les choses se sont déroulées :

« Une fois démobilisé à la fin de la guerre, il est rentré à Poligny… mais la ferme était bien petite et non viable pour 6 personnes (les 4 enfants dont il était l’aîné et des parents fatigués…) Les gendarmes qui connaissaient bien la maison y ayant conduit nombre de fuyards des STO ou des gens à cacher… (Je vous rappelle que leur maison se situait au milieu des bois au pied  de Moutet)  donc les Gendarmes sont venus le solliciter pour entrer dans la Gendarmerie… Il fit donc l’école de Romans sur Isère et sorti Garde Mobile, et affecté à la 6ème LMGR à Strasbourg…

Quand il fut désigné pour partir en Indochine (partaient tous ceux qui n’avaient pas d’enfant ou bien qui en avaient 1…..) il était confiant puisqu’il allait rejoindre De Lattre qui était pour lui un modèle, il avait  fait Rhin et Danube avec lui…. et Drouot….

 De plus on leur avait dit qu’ils partaient pour faire du « Maintien de l’ordre » 

Ce fut cas la première année…mais De Lattre est mort la plus grande confusion régnait tant en France avec ses gouvernements successifs qu’en Indochine…..

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Manquant cruellement de cadre les officiers envoyèrent les Sous-officiers -qu’il était- pour remettre en état les postes de campagne et former au maniement des armes les autochtones….

Et au poste de Phuong Nai près de Phat Diem  qu’il commandait…avec pour second un légionnaire du 5eme REI   et 52 supplétifs Viets …il fut prit en nombre par le viet Minh qui était 10 fois plus nombreux…http://servir-et-defendre.com/viewtopic.php?f=52&t=257

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Il est donc fait prisonnier le 9 Novembre 1952….mais affaibli par se crises de Paludisme, un très mauvais moral, ne voyant pas d’issue à sa condition de prisonnier…..Fière de la France, il a refusé de signer le manifeste communiste…. il est décédé d’épuisement et de dépression

Il fut jeté dans la jungle sans sépulture…..

http://www.anapi.asso.fr/index.php/liberation-et-rapatriement/etat-des-prisonniers

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Maman s’est rendu 8 fois au Viet Nam, elle a tout essayé pour le retrouver…. il serait par là à droite vers les bois…..mais comment vérifier..

J’avais un peu plus de 3 ans 1/2  lorsque c’est arrivé. (lettre de sa fille).

« Je n’ai pas de souvenirs de mon papa , sauf les cris, les hurlements de ma mère tenant un papier bleu (le télégramme) reçu lors de son décès. J’avais un peu plus de 3 ans 1/2. Le souvenir également d’une grande photo sur le buffet….un personnage central , absent…en quelque sorte«   

« Je ne pouvais donc pas garder pour moi seule les documents que je vous ai fais parvenir car il me semblait que ces photos ne m’appartenaient pas vraiment… elles font partie de l’histoire d’un petit morceau des Hautes Alpes, et elles pouvaient peut-être vous aider « 

« Maintenant je me rends dans les hautes Alpes 3 ou 4 fois par an, ce qui m’amène à la « rencontre » de ma famille paternelle que je n’ai pas connue et surtout de mon papa dont je n’ai pas de souvenirs….. »

Du Webmaster.

Je remercie vivement Mme Roux-Laurent pour tous les renseignements qu’elle m’a donnés sur son père, ainsi que pour le grand nombre de photos transmises. Aucun doute cet article donne encore un éclairage différent sur la Résistance dans le Champsaur et ce qui s’est passé ensuite. 

Michel SARRAZIN

Son parcours militaire

  • Né le 28 Octobre 1792 à L’Enclus  hameau de Saint Etienne en Dévoluy
  • 1m62 ……1m65  suivant l’année et le Régiment
  • Visage ovale – Front couvert – Yeux gris – nez gros – bouche grande  menton rond – cheveux et sourcils noirs – il a une cicatrice sur le nez.
  • Cultivateur – Conscrit de 1812 – arrive au 53e Régiment d’Infanterie de Ligne le 23 mars 1812.

Campagne de Russie   comme Fusilier

  • 24 Juin début e la Campagne de Russie
  • 28 Juillet …………………….Bataille de Vitebsk
  • 7 Septembre ………………… Bataille de la Moscova ou Borodino
  • 15 Septembre Incendie de Moscou
  • 18 Octobre ……………………  Bataille de Winkovo ou Taroutino (Ordre de retraite)
  • Entre le 19 et le 24 Octobre…………. Bataille de Malo-Jarolawetz
  • 15 Novembre…17 Novembre……………..Bataille de Krasnoï.

Du 53 RIL il passe au 6e RIL le 20 Novembre

  • Du 26 au 29 Novembre …….. Bataille de la Bérézina

Puis c’est le retour vers l’Allemagne. Il entre à l’Hôpital de Berlin le 28 février 1813. C’est qu’il est fait prisonnier par les cosaques, le 4 mars 1813.

Nous ne savons rien sur ses lieux et conditions de détention…..mais reste 2 ans dans les geôles russes.

En rentrant en France, il est réincorporé au 60e Régiment d’Infanterie de Ligne, le 18 Janvier 1815.

Armée du Nord, les Cent jours

  • Le 16 Juin 1815  ……….. Bataille de Fleurus ou  Ligny

Le 64e RIL est commandé par le Colonel Raimond-Martin DUBALEN (qui sera tué  devant Saint Amand à Ligny le 16 Juin 1815).

Avant Waterloo en 1815 au sein du 3e corps du Général Vandamne colonel Dubalen et du maréchal Grouchy.

  • 18 juin ……… Bataille de Wavre
  • 19 Juin ……….Replis sur Namur.

Il entre à l’Hôpital ce 19 Juin 1815 et y sera au moins jusqu’au 1er Octobre 1815

Premier mariage : le 22 avril 1822 avec Angélique MARCHAND à Gicon hameau de St Disdier en Dévoluy. 9 enfants : 6 garçons et 3 filles sont nés de cette union.

Second mariage : le 15 Février 1840 avec Rose BEAUME (dite Marie) à St Disdier en Dévoluy. 6 enfants : 5 garçons – 1 fille sont nés de cette union.

Michel a donc eu 2 épouses et 15 enfants : 11 garçons et 4 filles

         

nom: SARRAZIN
prénom: Michel
année de naissance : 1792
commune de résidence : Saint Disdier
département: Hautes-Alpes
code : F05
pays : France
grade : fusilier
régiment : 53e, 6e et 64e de Ligne
période : 1812-1816
dossier :

Campagnes de 1792 à 1815
A ses compagnons de gloire sa dernière pensée
Ste Hélène 5 mai 1821

fusilier-d-infanterie-de-ligne-1812

Michel et combien d’autres Dévoluards…..notre soldat de l’Empire, de la retraite de Russie, des dernières heures de Napoléon.

Ces soldats sont vos arrières grands -pères, vos grands -pères, vos grands oncles, vos cousins…

.Jean PASCAL – Pierre MEYSENQ – Etienne AUROUZE – Joseph CEBE -Pierre CHAIX – Pierre LAURENS -Jacques PIOT – Pierre MICHEL – Didier LAURENS – Pierre CORREARD et ce ne sont là, que les quelques-uns qui ont reçu la médaille de Ste Hélène.

Une petite idée de la retraite de Russie…https://dai.ly/x623nx

Au printemps 1812 Napoléon rassemble une armée de 600 000 hommes, dont la moitié provient des pays vassaux, appelée l’armée des vingt nations par les Russes. Le Niémen est franchi le 24 juin. Napoléon tente d’encercler les deux armées russes mais elles se dérobent en faisant le vide devant la Grande Armée par la tactique de la terre brûlée. Après deux mois de marches épuisantes, l’Empereur arrive près de Moscou sans avoir obtenu de succès décisif ; en revanche, les maladies et surtout les désertions lui ont enlevé plus de 150 000 hommes et il a perdu la plus grande partie de ses chevaux. Après des combats d’un acharnement inouï au cours desquels 50 000 Russes et 30 000 Français périssent, Napoléon entre dans Moscou dont les ressources sont presque aussitôt anéanties par un gigantesque incendie. Après un mois d’hésitation il décide de repartir, le 19 octobre 1812. Mais il est trop tard : l’hiver, d’une rigueur exceptionnelle, est déjà là. La retraite se transforme en véritable désastre. Les soldats arrivent à forcer le passage de la Bérézina fin novembre, mais 100 000 hommes seulement parviennent à rentrer.

L’Episode de la retraite de Russie représente une campagne hivernale sinistre ; une trouée de lumière y met en valeur un groupe d’hommes à cheval.

L’Empereur, vêtu d’une pelisse blanche, suivi de quelques officiers, chevauche sous la neige. Au premier plan, à droite, chargés de lancer des projectiles, les grenadiers. A gauche, des soldats de cavalerie, les cuirassiers. Hommes et bêtes sont courbés dans leur effort pour avancer dans les neiges boueuses. Les visages sont quasiment masqués, indiscernables. L’atmosphère est fantomatique. Dans le coin gauche du tableau un vol d’oiseaux noirs reprend le symbole classique de la désolation.

Au moment de la retraite, le maréchal Ney commande l’arrière-garde. On le voit dans le second tableau, Le Maréchal Ney à la redoute de Kovno, s’adresser à des soldats visiblement épuisés et frigorifiés. Il a la posture du chef qui indique le combat et s’expose en avant de ses troupes. Son geste du bras indique l’ennemi qui apparaît à droite en contrebas. Fusils à baïonnette à la main, ses hommes s’apprêtent à réagir. L’un d’entre eux s’est déjà agenouillé, fusil à l’épaule, il vise. Le maréchal tient à la main gauche non pas un bâton de commandement, mais un fusil, tel un simple fantassin, prêt pour l’assaut. Dans cette attitude il illustre une fois de plus son surnom de « Brave des braves ». Aussi son exécution en 1815, suite à son ralliement à l’Empereur durant les Cent-Jours, suscitera-t-elle une vive émotion. On peut aujourd’hui encore admirer sa statue exécutée par Rude (1853), place de l’Observatoire à Paris. Raffet reprenait parfois en peinture des illustrations exécutées pour des livres. C’est le cas de ce tableau dont l’illustration est tirée de l’Histoire de Napoléon de Norvins, publiée en 1839.

(extrait de l’histoire par l’image)Denis Auguste Marie Raffet Episode de la Retraite de Russie, 1812

LA RETRAITE DE RUSSIE
Il neigeait. On était vaincu par sa conquête.
Pour la première fois l’aigle baissait la tête.
Sombres jours ! L’Empereur revenait lentement,
Laissant derrière lui brûler Moscou fumant.
Il neigeait. L’âpre hiver fondait en avalanche.
Après la plaine blanche une autre plaine blanche.
On ne connaissait plus les chefs ni le drapeau.
Hier la grande armée, et maintenant troupeau.
On ne distinguait plus les ailes ni le centre.
Il neigeait. Les blessés s’abritaient dans le ventre
Des chevaux morts; au seuil des bivouacs désolés
On voyait des clairons à leur poste gelés,
Restés debout, en selle et muets, blancs de givre,
Collant leur bouche en pierre aux trompettes de cuivre.
Boulets, mitraille, obus, mêlés aux flocons blancs,
Pleuvaient; les grenadiers, surpris d’être tremblants,
Marchaient pensifs, la glace à leur moustache grise.
Il neigeait, il neigeait toujours! La froide bise
Sifflait; sur le verglas, dans des lieux inconnus,
On n’avait pas de pain et l’on allait pieds nus.
Ce n’étaient plus des cœurs vivants, des gens de guerre:
C’était un rêve errant dans la brume, un mystère,
Une procession d’ombres sous le ciel noir.
La solitude vaste, épouvantable à voir,
Partout apparaissait, muette vengeresse.
Le ciel faisait sans bruit avec la neige épaisse
Pour cette immense armée un immense linceul.
Et chacun se sentant mourir, on était seul.
Victor Hugo
Les Châtiments L’expiation

Michel SARRAZIN  prisonnier en Russie

Nous l’avons laissé durant la retraite de Russie.. dure très dure…la neige, le très grand froid  (-28°) le typhus faisaient rage. Ceux qui ne mourraient pas en chemin étaient presque tous atteints de gelures.

Nous retrouvons Michel à ‘hôpital à Berlin… mais les cosaques talonnent les troupes françaises et ne s’encombrent pas de préjugés… ils font prisonniers tous les malades relativement valides. Michel est fait prisonnier les 4 Mars 1813.

Je n’ose imaginer ce qu’il a du penser (lui et ses compagnons d’infortune Dévoluards ou non)  venir du fin fond des alpes… aller jusqu’à Moscou à pieds, revenir jusqu’à Berlin… et devoir repartir en Russie… toujours à pieds….

Peu de témoignages subsistent sur la captivité de nos grognards en Russie…

Les conditions furent très différentes, à la fois selon le lieu de capture, selon les troupes de l’arrière à qui ils furent confiés, par qui ils furent capturés et quel officier supérieur commandait dans le secteur. Dans la région de Moscou, environ 110 000 prisonniers de la campagne de 1812 furent répartis dans les différentes localités, fermes et exploitations agricoles. Les officiers furent mieux traités comme c’était l’usage, les soldats ne furent pas tous malheureux, mais certains n’échappèrent pas à une détention longue et terrible.

Témoignage « Mes amis essayèrent de me relever, Peyre voulut me porter sur ses épaules, ce poids accabla sa faiblesse, ils m’embrassaient et s’efforçaient de toucher l’âme impitoyable de nos conducteurs, ces tigres les obligèrent à coups de lances et de piques à m’abandonner étendu dans la boue, je les vis s’éloigner désolés et le visage inondé de pleurs. Le convoi des sous-officiers et des soldats passa devant moi, plusieurs me reconnurent, sans s’arrêter, ils m’adressèrent des paroles de regret et de compassion, persuadés que je serais égorgé par l’arrière-garde, d’autres, tout entiers au sentiment de leurs maux jetèrent sur moi un regard stupide : « c’est Monsieur Bouisson, dirent-ils, son compte sera bientôt fait » et ils s’éloignèrent en gémissant, en pleurant, pâles, décharnés comme des spectres »

L’on apprend encore que : non seulement des prisonniers français rentrèrent de Russie mais ils revinrent généralement dès l’été 1814, le « commissaire du roi au renvoi accéléré en France des prisonniers de guerre se trouvant dans l’Empire russe » fit paraître des annonces dans les journaux russes en français et en allemand, invitant les prisonniers de la Grande Armée à rentrer en France. À l’automne 1814, un premier convoi de trois bateaux, avec d’anciens prisonniers de guerre à bord, quitta Riga pour Le Havre. À la fin de 1815 (avec un arrêt des rapatriements lors des Cent-Jours), plusieurs milliers de prisonniers avaient regagné la France par mer ou par terre

Les rescapés de 1812 rentrèrent, dans un pays avec de nouvelles frontières et avec des valeurs bien différentes que celles dans lesquelles ils avaient passé leur enfance. Selon le régime politique du moment, l’accueil et l’intérêt porté aux anciens de la Grande Armée, anciens prisonniers des Russes ou autres, varia considérablement

Nous pourrions nous imaginer que le Second Empire ait soutenu la publication des mémoires des survivants de la Grande Armée capturés en 1812 – 1813. Napoléon III est, en effet, bien connu pour avoir pris des mesures pour venir en aide à d’anciens vétérans des armées napoléoniennes. Le neveu de Bonaparte créa en 1857 la médaille de Sainte-Hélène, pour récompenser les quelque 400 000 hommes encore vivants en 1857, qui avaient combattu aux côtés de Napoléon Ier à partir de 1804.  Cependant, le faible nombre d’attribution de secours viagers  à des vétérans des guerres de 1792 à 1815 laisse planer un doute sur les motivations réelles de Napoléon III. Cette décoration ne fût elle pas créée dans l’unique but de stimuler la « foi impériale » du peuple francais ?

Quelles sont donc les raisons pour lesquelles si peu de témoignages de la captivité des grognards en Russie subsistent ?

Même sous le Second Empire, peu d’anciens prisonniers des campagnes napoléoniennes prirent la plume : la différence d’espérance de vie, le taux d’analphabétisme de la population, les coûts de publication, la rareté des sites d’impression d’ouvrages. Les survivants de la Grande Armée n’eurent pas la possibilité matérielle de rédiger leurs souvenirs. Non bénéficiaires de retraites, les anciens « grognards » durent travailler jusqu’à la fin de leurs jours pour pouvoir survivre.

Enfin, n’oublions pas les quelques 2 000 Français qui firent souche en Russie après leur détention pour différentes raisons, d’autres furent achetés par des propriétaires terriens et furent emmenés parfois très loin dans l’immense Russie, jusqu’en Sibérie. Ils connurent les affres de l’esclave et seuls quelques rares survivants, parfois évadés comme un Alsacien qui revînt au pays en 1834, purent témoigner de l’horreur de ce qu’ils avaient connu. Eh oui vos arrières-arrières grands pères, vos arrières grands oncles ont participé à cette épopée certains en sont revenus.. comme Michel ….

Campagne de Belgique

Puis,  il est de nouveau enrôlé dans 60e RIL ( Régiment d’Infanterie de Ligne)  le 18 janvier 1815 et il est bien noté  « Par ordre supérieur incorporé venant des prisons de Russie » Nous pouvons donc supposer qu’il est rentré début janvier 1815 sans doute par bateau…

Ces pauvres prisonniers n’ont pas dû avoir vraiment le choix et ont dû être, vite, recrutés par groupe à la descente du bateau…par l’administration de Louis XVIII…

Pourquoi ce raisonnement ?  parce que s’il était rentré à pied et seul… il serait  directement retourné chez lui et ne serait pas allé s’engager de nouveau dans l’armée…..

Alors une zone d’ombre demeure…nous venons de le voir, il est de nouveau enrôlé  le 18 janvier 1815 alors que Napoléon s’enfuit  de l’île d’Elbe et ne débarque à Juan les Pins que le 1er Mars.. il arrive à Paris le 20 mars. ….Alors que  fait le  60e RIL,  sous Louis XVIII,  en attendant de redevenir 64e RIL au retour de Napoléon ?

Et voilà Michel et ses compagnons de fortune entraînés vers une nouvelle campagne de guerre…

La bataille de Ligny ou Fleury qui fut un succès,  Le 16 juin Napoléon décide de séparer son armée en deux et envoie le maréchal Grouchy et le corps d’armée le plus important à Ligny non loin de Charleroi, où se trouvent les armées prussiennes dirigées par Blücher.

Dès le matin les soldats prussiens barricadent  les entrées du village de Ligny en y empilant des caissons, des pierres, des débris divers et en y renversant des diligences ; les rues sont barricadées, les fermes fortifiées. Ligny et les villages alentours sont transformés en de véritables places fortes ; mais c’était sans compter la volonté de Napoléon qui  dirigera la bataille et vaincra les prussiens.

Au lendemain de Ligny, le Maréchal Grouchy dispose de 34 000 hommes pour harceler les Prussiens dans leur retraite, les maintenir séparés des Anglais et bien entendu prévenir un éventuel retour offensif de leur part.

Le 17 juin Grouchy prend la direction de Namur, sans se douter que Blücher et ses hommes filent vers Wavre (10km au Nord-est de Mont St Jean).  Dans la soirée il découvre la manœuvre prussienne et entreprends de marcher sur Wavre le lendemain.

Le 18 juin il progresse lentement sans talonner l’ennemi. Quand Grouchy parvient enfin à Wavre, il est bloqué par le IIIe Corps de Thielmann. A la décharge du Maréchal au cours de cette campagne la transmission des ordres du quartier général est défaillante, les estafettes envoyées en nombre insuffisant  portent les messages en retard. De surcroît les directives de l’Empereur sont parfois mal transcrites. Cette défaillance dans les communications impériales handicapent la bonne entente et la coordination des mouvements entre l’armée principale et l’aile droite de Grouchy.

Il doit cependant livrer bataille pour dégager le pont qui lui permettrait de rejoindre Waterloo…mais  il sera trop tard et l’empereur lui en fera le reproche. Pourtant, il sera victorieux à Wavre et assurera le repli en bon ordre de ses troupes après la défaite

Lors de cette bataille de Wavre Michel est blessé. On le retrouve à l’hôpital du 19 juin il sera rayé des effectifs le 1er Octobre 1915 puisque toujours hospitalisé. Nous verrons dans le prochain épisode quels étaient les soins les soins apportés à ces blessés des champs de bataille napoléoniens

« Dans ses Mémoires, Napoléon a fait porter sur son maréchal une part importante du poids de la défaite. A sa suite, des générations d’historiens ont fait de même. La tendance actuelle est de modérer les accusations contre Grouchy, pour plusieurs raisons. La première est que la poursuite des Prussiens n’avait été ordonnée par Napoléon que douze heures après la fin de la bataille de Ligny, soit beaucoup trop tard pour que Grouchy puisse talonner l’adversaire. La deuxième est qu’à aucun moment Napoléon n’a rappelé clairement Grouchy vers lui. La troisième est que, compte tenu du fait que Grouchy devait traverser une rivière (la Dyle) pour rejoindre Waterloo, il lui fallait se rendre maître du seul pont disponible, à Wavre, à une bonne dizaine de kilomètres du lieu où il se trouvait au matin du 18 juin. Or les Prussiens occupaient solidement ce point de passage et il aurait fallu combattre plusieurs heures pour s’en rendre maître. Il aurait fallu ensuite faire parcourir une douzaine de kilomètres supplémentaires à 33 000 hommes, leurs caissons et leur artillerie. Quel que soit le moment de l’après-midi où Grouchy aurait commencé ce mouvement complexe, il ne serait jamais arrivé à temps à Waterloo. Il est donc très exagéré de le rendre responsable, et encore moins seul responsable, de la catastrophe. Au matin de la bataille, alors que le major général Soult suppliait Napoléon de rappeler le corps de Grouchy, l’Empereur refusa sèchement la proposition et voulut qu’on ne se concentre que sur l’armée de ce Wellington qu’il considérait comme un mauvais général: «Ce sera l’affaire d’un déjeuner», avait-il ajouté » (Le figaro)

Emmanuel de Grouchy

Michel Sarrazin Blessé à Wavre – le Service de santé

Nous retrouvons Michel Sarrazin, blessé à la bataille de Wavre, qu’en est-il donc des services de santé durant cette campagne de Belgique… Fleury, Quatre Bras, Waterloo, wavre….

Les blessures les plus rencontrées sont par balles, des fractures, coup de sabre, coup de boulet, blessures par baïonnette, blessures par la mitraille, éclat d’obus, blessures avec lance.

Le travail du chirurgien sur la bataille était décrit par le type de blessures rencontrées.

1.      Extraction de balles avec sonde ou tire balle.

2.      Suture ou cautérisation de plaie

3.      amputation

4.      réduction de fracture

5.      trépanation

Ce travail était réalisé en général sans anesthésie. Le laudanum étant rare était réservé aux officiers supérieurs et l’alcool souvent utilisé après l’opération étant un vasodilatateur était également limité. L’anesthésie au gaz existait mais n’était utilisé que pour les fêtes mondaines à faire rire.

Pour éviter des cris, le soldat serrait dans les dents un morceau de bois ou de cuir. Le soldat fière gardait en bouche son brûle gueule (sa pipe). Si elle tombait pendant l’intervention étant en terre cuite, la pipe cassait d’où l’expression se casser la pipe prend tout son sens.

Recensement des pertes de l’armée française :

Officiers /           tués : 532                    Blessés : 1881

Sous officiers et soldats/  tués : 9445          Blessés : 30800

Officiers, sous-officiers et soldats prisonniers au soir de Waterloo est de 8000 hommes.

Soit une perte pour l’armée française de 50658 hommes.

L’organisation du service de santé Français :

Dominique Larrey :

Larrey avait son ambulance centrale au Caillou auprès de la ferme de la Belle-Alliance. Mais comme d’habitude il fut loin de s’y tenir pendant la durée du combat. A un moment donné, Wellington qui du haut du Mont Saint Jean suivait les péripéties du combat l’aperçut sous le feu même des canons anglais. «  Quel est dit-il cet audacieux ? » c’est Larrey lui répond-on. «  Allez dire de ne pas tirer de ce côté ; laissons ce brave le temps de ramasser ses blessés ». Et il souleva son chapeau ; «  qui saluez vous ? fit le Duc de Cambridge- je salue l’honneur et la loyauté qui passent ». Il désigna le chirurgien de la garde de son épée.

L’activité médicale intense à duré six mois sur une partie importante du territoire belge actuel.

La Belgique fut appelée : « La sœur de charité de l’Europe guerrière »

Bruxelles et Louvain auraient mérité l’appellation de ville sanitaire.

Les lendemains de Waterloo et les soins dans les hôpitaux belges.

Le 17 juin, Grand fait réquisitionner les deux grands hôpitaux civils de Bruxelles, l’hôpital Saint Pierre et saint Jean, et 3 grandes casernes. Mais les besoins en moyens de transports ont été sous-estimés.

Dés le 19 juin, les convois britanniques et hollando-belge dirigent les blessés des Quatres Bras et de Waterloo vers Bruxelles. Les prussiens dirigent leurs blessés de Ligny, de Plancenoit et Wavre vers Louvain et Namur.

Tout est très vite saturé. La plupart des édifices publics et religieux sont transformés en hôpitaux temporaires et sont très vite encombrés.

A Bruxelles, de nombreuses maisons, ateliers et propriétés sont transformés en ambulances pour des milliers de blessés. Dans la ferme du Mont-Saint Jean devenue hôpital du champ de bataille, les membres amputés forment des monceaux qui s’adossent aux coins de la cour.

Le rapatriement commence très rapidement pour les anglais et hollando-belges.

Les blessés français sont concentrés dans les hôpitaux de Bruxelles et Louvain. Certains, surtout des officiers, furent envoyés en Angleterre mais une minorité. Beaucoup suivent la ligne d’évacuation prussienne sans dépasser les hôpitaux de Liège et de Maastricht.

Le couvent Sainte Agathe de Liège est transformé en hôpital des français. Les derniers blessés français regagnent la France le 17 novembre 1815.

Les blessés prussiens étaient dispensés à Bruxelles, Anvers et surtout Louvain. Mais aussi à Namur et Gant.

L’hôpital militaire de Liège à eu une importance primordiale pour le rapatriement des blessés prussiens. Les derniers quittent Liège en Mars 1816.

Le 20 juin, il faut creuser des fosses et y enfuir les corps. Il fait très chaud et les odeurs pestilentielles se dégagent. On les recouvre de chaux vive et d’une butte de terre.

Mais la chaleur accablante amplifie cette puanteur et les risques d’épidémie. L’église accepte de brûler les morts. Ils brulent pendant huit jours. Les bûchers de Gaumont brûlèrent plus de 900 corps. En juillet, la canicule fait crevasser les sinistres monticules et laissent apparaître les cadavres en laissant passer une puanteur fétide. Le 10 août, il faut recommencer a brûler les cadavres.

Au regard de toutes ces informations extraites du site  « La Première compagnie d’ambulance » Michel aurait donc été hospitalisé à Louvain.  Il est  à l’hôpital depuis le  19 juin 1815 et il y est toujours le 1er octobre,  c’est la raison pour laquelle il est rayé des listes des son régiment. On peut aisément imaginer qu’il rentrera dans son Dévoluy natal courant  du mois d’octobre ou de novembre.

Les dents de Waterloo :

Dans la première partie du 19e siècle, les patients avec beaucoup d’argent, mais très peu de dents étaient prêts à payer des sommes énormes pour une bonne série de prothèses dentaires. Les meilleurs ont été faites avec de vraies dents humaines à l’avant.

A la fin des combats, la nuit, les charognards du champ de bataille ont vaqué à leurs travaux invisibles. Ils ramassaient les armes et les objets de valeurs.

Puis vint l’acte final de la profanation. Avec l’adresse d’un chirurgien dentiste, ils arrachaient toutes les dents intactes de devant. Cela n’avait rien de nouveau, mais à cette échelle c’était différent. Le flot de dents sur le marché était tellement énorme que les prothèses faites de seconde main ont eu un nouveau nom ; les dents de Waterloo.

Les chasseurs de dents suivaient les armées

L’histoire des services de santé militaires se confond avec l’histoire des guerres. Elle s’inscrit aussi dans l’histoire scientifique de la médecine.

Le service de santé a fait face avec compétence aux difficultés rencontrées par l’acharnement des batailles, l’accroissement des effectifs engagés et l’emploi de l’artillerie.

Avec les progrès de l’artillerie et la multiplication des bouches à feu, les médecins avaient observés que les soldats effleurés par les boulets et qui n’avaient aucune lésion apparente, n’en présentaient pas moins à l’autopsie des fractures osseuses et des bouleversements viscéraux parfois considérables. L’expression vent du boulet avait été retenue pour définir ce syndrome qui devenait d’une guerre à l’autre plus fréquent.

Les médicaments :

Eau camphrée

Laudanum

Liqueur d’Hoffmann

Le quinquina pour la fièvre

Entre autre

Documents et images extraits du site   « La Première compagnie d’ambulance »

    

Cuirasse du carabinier Fauveau bataille de Waterloo (Musée de l’armée)

La médaille de Sainte Hélène

Le 20 décembre 1851, le prince-président, Louis-Napoléon Bonaparte, alloue une somme de 2700000 francs afin de secourir les plus démunis des anciens compagnons d’armes de son oncle. Devenu empereur sous le nom de Napoléon III, une de ses premières mesures consiste à honorer les vétérans des guerres menées 1792 et 1815. Ne pouvant cependant leur décerner la Légion d’honneur, il crée une médaille commémorative qui leur est exclusivement réservée : la médaille de Sainte-Hélène. Le graveur Albert Barre planche dès lors sur un projet de médaille, qu’il présente au mois d’avril 1857. Le 12 août de la même année, ce dernier est adopté et la médaille, distribuée. Les ayant-droits correspondent à tous ceux ayant servi dans les armées de la République ou de l’Empire. Elle récompense les 405000 soldats encore vivants en 1857, qui ont combattu aux côtés de Napoléon 1er pendant les guerres de 1792-1815.

Le bénéficiaire doit alors se faire connaître auprès du maire de sa commune et valider certaines démarches administratives, telles la présentation – ou la justification – de ses états de services.

Les Médaillés de Ste Hélène du Dévoluy

Agnières en Dévoluy

nom: PASCAL

prénom: Jean

année de naissance: 1789

commune de résidence: Agnières en Dévoluy

département: Hautes-Alpes

code: F05

pays: France

grade: soldat

régiment: 8e Léger

période: 1809-1816

 

nom: MEYSENQ

prénom: Pierre

année de naissance : 1786

commune de résidence : Agnières en Dévoluy

département : Hautes-Alpes

code : F05

pays : France

grade : caporal

régiment : 6e de Ligne, matricule 5462

période : 1808-1814

 

La Cluse

nom: PIOT

prénom: Jacques

année de naissance: 1787

commune de résidence: La Cluse

département: Hautes-Alpes

code: F05

pays: France

grade: soldat

régiment: 35e Léger

période: 1807-1815

 

nom: MICHEL

prénom: Pierre

année de naissance: 1795

commune de résidence: La Cluse

département: Hautes-Alpes

code: F05

pays: France

grade: fusilier

régiment: 32e de Ligne

période: 1815

 

Saint Etienne en Dévoluy

nom: AUROUZE

prénom: Etienne

année de naissance: 1790

commune de résidence: Saint Etienne en Dévoluy

département: Hautes-Alpes

code: F05

pays: France

grade: fusilier

régiment: 9e et 131e de Ligne

période: 1813-1814

 

nom: CEBE

prénom: Joseph Mathieu

année de naissance: 1790

commune de résidence: Saint Etienne en Dévoluy

département: Hautes-Alpes

code: F05

pays: France

grade: fusilier

régiment: 3e Léger

période: 1809-1814

 

nom: CHAIX

prénom: Pierre

année de naissance: 1793

commune de résidence: Saint Etienne en Dévoluy

département: Hautes-Alpes

code: F05

pays: France

grade: fusilier

régiment: 53e et 7e de Ligne période: 1812-1813

 

Saint Disdier

nom: LAURENS

prénom: Didier

année de naissance: 1791

commune de résidence: Saint Disdier

département: Hautes-Alpes

code: F05

pays: France

grade: grenadier

régiment: 9e de Ligne

période: 1813-1815

 

nom: SARRAZIN

prénom: Michel

année de naissance: 1792

commune de résidence: Saint Disdier

département: Hautes-Alpes

code: F05

pays: France

grade: fusilier

régiment: 53e, 6e et 64e de Ligne

période: 1812-1816

 

nom: CORREARD

prénom: Pierre

année de naissance: 1791

commune de résidence: Saint Disdier

département: Hautes-Alpes

code: F05

pays: France

grade: caporal

régiment: 75e de Ligne

période: 1811-1814

 

nom: LAURENS

prénom: Pierre

année de naissance: 1793

commune de résidence: Saint Disdier

département: Hautes-Alpes

code: F05

pays: France

grade: sergent

régiment: 12 Tirailleurs Jeune Garde

période: 1813-1820

 

La légende des pierres du Counit

Je  tiens  cette légende de Lucien Villar un ancien du village du Noyer. Lucien nous a malheureusement quitté. Je communiquais régulièrement avec lui par mail depuis la Lorraine… puis j’avais fini par le rencontrer lors du vernissage d’une exposition sur Dominique Villars. Lucien était un homme délicieux, qui, malade, se réfugiait dans les temps heureux de sa jeunesse ….

Entre le torrent de  Pétarel (sur la commune du Noyer) et le col du Noyer, on voit encore les restes d’un lieu où s’est produit il y a quelques siècles, un immense éboulement à qui l’on a donné le nom de « casses de Peyre Aigu » au pied de la falaise jouxtant le Dévoluy. Cet éboulis est descendu jusqu’ à Claret laissant sur son passage un énorme pierrier que l’on nomme « les pierres du counit »

Counit vient de la forme du coin qui sert à fendre le bois.

Sur ce pierrier resté longtemps inculte, aujourd’hui traversé par une portion du sentier Dominique Villars, poussent depuis quelques années plusieurs essences de bois.

La légende orale transmise par nos ancêtres veut que cet éboulis ait enseveli un monastère de religieuses.

Une petite histoire se racontait dans les veillées des chaumières, au début des années 1900. Pour améliorer leur menu quotidien, il était de coutume que les nuits d’hiver et par temps de pleine lune, certains hommes aillent à l’affût au gibier. Cachés dans une touffe de broussailles, bien emmitouflés contre le froid, il fallait attendre parfois de longues heures qu’un lièvre passe non loin, sur la neige, pour pouvoir le tirer.  Un renard était aussi prisé, on pouvait ainsi vendre sa peau.

Une de ces nuits, pendant  » l’espère  » un braconnier dissimulé aux abords de l’éboulis crut entendre le son d’une cloche et ce, à plusieurs reprises. Comme en ce temps-là les revenants hantaient encore bien l’imagination des gens de nos campagnes, il pensa que c’était la cloche du monastère qui sonnait lui signifiant qu’il commettait un délit. Sans plus réfléchir et cachant son fusil sous son manteau, il rentra chez lui à grandes enjambées. Tout vergogneux, il ne raconta sa mésaventure que quelques mois plus tard !

Mais tout ceci peut avoir une explication. A cette époque, l’administration avait installé un long câble relié à une cloche au refuge du col du Noyer. Elle servait aux passants en difficulté qui voulaient atteindre le sommet par temps de neige. En tirant sur cette corde, l’alerte était donnée au gardien du refuge qui pouvait alors venir en aide à ces personnes et leur permettre de franchir les congères…. Notre braconnier avait  donc dû entendre le son de cette cloche apporté par la brise venant du col, et son imagination mêlant légende, croyance et revenants l’avait fait déguerpir.

Lucien Villar

Claudette

Evolution du Paysage Dévoluard

Comprendre un paysage et son évolution est toujours très intéressant.

Voilà quelques vues du Dévoluy prises dans les années 1900. On voit que le paysage de la sortie du village de Saint Disdier au niveau du pont des Jouves a un peu changé …

Ainsi que les terrains qui entourent le château de Mallemort le Castrum Male Mortis et connu depuis 1207…. Une possession des comtes de Die … A une époque ou le Devoluy s’appelait Devolodio ! …

Mais sur ces vues ce qui interpelle le plus réside dans l’évolution du boisement, sujet douloureux pour le Dévoluy pendant des siècles, les Dévoluard manquaient de bois…. en 1744 la carte de Cassini montre l’existence de forêts très limitées.

Voilà les propos du baron de Ladoucette Préfet des Hautes- Alpes autour des années 1860 … « ils attribuent aux forêts la cause de leurs misères : Car se sont repaires de loups, ours, sangliers qui ruinent les troupeaux et dévastent les récoltes » …..

Autres temps autres méthodes direz-vous ……. Des déboisements certes mais aussi un contexte naturel …. Aujourd’hui le bois gagne ….

Pour faire suite au poste publié sur l’évolution du paysage Dévoluard et pour répondre à des questions voici un complément sur les bois fossiles du Dévoluy.

Les bois fossiles du Dévoluy

Les bois fossiles du Dévoluy on les a trouvé, [ cet article n’a pas la prétention d’être exhaustif]

dans les berges du torrent de Merdanel (vue RTM années 1950)

Mais aussi dans la langue glaciaire du chourum de la Parza et du chourum Clot. Je pu constater leur présence lors de sorties spéléos, mais je n’ai pas gardé de vues.

La glace dans le chourum de la Parza (vue de la grande salle) a très très fortement régressé –

Attention : l’exploration de ces cavités nécessite une parfaite maitrise des techniques de progression spéléo. Elles comportent des verticales importantes.

Selon des études réalisées sur l’arc alpin ils paraissent dater pour les plus anciens de – 10 000 ans. Ces études ont montré plusieurs aspects, voici quelques exemples  :

Les études de microfossiles dans les Alpes suisses et italiennes ont permis la détection de phases chaudes (sèches) et de phases froides (humides), qui pourraient être liées à des changements climatiques. Ces études montrent que les positions de la limite des forêts et de la limite des arbres ont fortement fluctué.

Il y a 6500 ans, le climat des Alpes Européennes était probablement 1,5°C plus chaud qu’aujourd’hui, et sur la plupart des sites, la végétation était assez différente de celle des communautés végétales modernes. Après -4000, les températures d’été se sont ensuite abaissées jusqu’à des valeurs comparables à celles que nous connaissons.

De quel bois il s’agissait : Une étude sur le Queyras (des fossiles issus de tourbières) à montré que, à cette époque le Pin à crochet et le pin cembro (- 10 000). Le mélèze apparait vers – 6000. Ce sont les essences les plus répandues à cette époque. Mais aussi le bouleau et le tremble de manière moins importante.

Article rédigé par Marc Nicolas.

Marie Aimé Auguste DUMAS

 Aimé  DUMAS

Né le 4 février 1882 au Hameau du Grand Villard à Saint Disdier en Dévoluy.

Soldat affecté au 157e RI  – Matricule 625 arrivé au corps le 3 août 1914. Puis détaché temporairement au 11e Régiment de Génie à compté du 8 janvier 1915

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Aimé était le fils de  Emmanuel DUMAS et de Marie Mélanie CORREARD

Il était mon  Arrière Grand-oncle et oncle de Félicien Emmanuel Omer Dumas et de Jean Marie Pierre Sarrazin.

Omer DUMAS  son neveu, se trouve juste en dessous sur le monument aux morts de Saint Disdier en Dévoluy.

Mai 2012 - 099 retaille et marquée

 

Mort pour la France le 5 avril 1915 à Flirey.

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m005239e5cbb691b

Voici un extrait du forum [Pages 14-18] publié par « Boucan38 » concernant cette fameuse journée  du 5 avril 1915 à proximité de Flirey.

Suite à un sujet précédent j’ai saisi les quelques pages écrites à chaud par mon GP sur l’action du 157° RIA le 5 avril 1915 sur le Bois de Mortmare dans le cadre d’une tentative pour réduire le saillant de St Mihiel. elles font suite à une première partie déjà rapportée dans un sujet précédent introduit par « Mahele » :

« La 10° compagnie avait dégagé, je mis ma section en place, et, pour voir ce qui se passait, je m’avançais jusqu’à la première ligne. Le mouvement en avant n’avait pas encore commencé, mais le signal de « Attention ! » ayant été donné, les hommes, un peu pâles mais résolus avaient tous le pied sur le premier barreau de la petite échelle qui devait leur permettre de sortir sans effort de la tranchée pour bondir en avant.
Le commandement de « En avant » ne se fit pas attendre, et vraiment les hommes du 157° ont fait honneur à leur drapeau. Tous en un instant avaient bondi par-dessus le parapet, et sous la mitraille et sous un feu violent d’infanterie que les quelques boches restés à leur poste effectuaient sur eux à toute vitesse, ils se sont précipités à l’assaut de la tranchée boche. Combien, hélas j’en ai vu tomber !!! Quelques uns n’auront même pas le temps de gravir l’échelle, une balle à la tête ou à la poitrine les renversaient brutalement en arrière. Les autres avançaient par bonds successifs et rapides en utilisant les torus d’obus, mais beaucoup tombaient, non plus pour se cacher mais parce qu’ils avaient été frappés. Toutefois la préparation par l’artillerie avait été efficace, et il n’y avait plus grand monde dans la tranchée boche. Il tomba moins des nôtres qu’on aurait pu supposer, et bientôt les premiers arrivèrent aux fils de fer ennemis. Ces fils de fer avaient été démolis par nos obus et de larges passages s’ouvraient dans le réseau. Nos hommes s’y précipitèrent et furent bientôt au parapet de la tranchée. Il en tombait toujours. Ceux qui restaient tiraient dans la tranchée, en plongeant sur des ennemis que je ne pouvais apercevoir. Un s’était mis debout. Je tremblais pour lui. Je le vis tirer avec un calme effrayant au moins dix coups de fusil. Tout à coup son fusil lui tomba des mains ; il fit un pas en arrière et tomba en portant la main à son front !

La tranché boche fut bientôt déblayée puisque nous vîmes les nôtres sauter dedans et disparaître à nos yeux. Ils étaient encore nombreux et, tous, nous avons cru que la journée était pour nous.

J’ai mis très longtemps pour décrire ce qui se passa en quelques minutes.

L’ordre fut donné à la 10° d’avancer et de se porter à son tour vers les lignes boches. Le Génie s’était mis avec frénésie au creusement du boyau de communication. J’allais chercher ma section car ma compagnie devait garnir la première ligne puis je me remis à observer en avant. On ne voyait plus rien, des signaux avaient été convenus pour des demandes de munitions, de renforts. Prêt à bondir au moindre appel, j’observais avec angoisse le parapet ennemi ; rien ne se montrait, on ne voyait que les blessés qui se pansaient mutuellement ou faisaient des signaux de détresse.

A ce moment là, si j’avais eu un commandement entre les mains, aussi vrai que mon nom est mon nom, j’aurai commandé « en avant » pour faire porter à la tranchée boche notre première ligne. D’après ce qui nous fut raconté par la suite, ce mouvement aurait probablement décidé de la victoire. Mais je ne suis rien et n’avais pas le droit de disposer de mes hommes.
De plus en plus nerveux j’observais toujours le talus qui nous masquait l’horizon. Pendant une demie heure au moins rien n’y fut visible, aucun signal, aucun appel. Tout à coup un des nôtres paru, grimpas le talus et, aussi vite qu’il pouvait courir revint vers nous. Un autre immédiatement l’imita, puis un groupe, un autre, d’autres encore. Je me précipitai vers le plus proche. Il était pâle et une horreur immense se lissait dans ses yeux. La tranchée est perdue, me dit-il, les boches sont là. Je ne puis croire une pareille nouvelle, sept cent au moins des nôtres étaient partis et je n’en avais pas vu revenir plus de deux cents. La question ayant été envoyée par l’arrière par qui était occupée la tranchée, je dus répondre : on ne sait pas encore. Bientôt hélas le doute ne fut plus permis, un casque se montra puis deux puis on vit passer des fusils et quelques blessés qui, péniblement, regagnaient nôtre ligne furent abattus ! La tranchée était bien perdue et ceux qui n’étaient pas revenus ne devaient pas revenir. Nous restâmes jusqu’au soir en première ligne, puis nous fûmes relevés et nous passâmes la nuit en troisième ligne. C’est en circulant dans les boyaux que nous pûmes nous rendre compte du bouleversement que le bombardement avait fait subir à nos ouvrages : partout des parapets effondrés, des pare-éclats empotés partout des morts à enjamber, à de nombreux endroits le boyau ou la tranchée était démoli complètement et il fallait passer en rampant pour ne pas être aperçu de l’ennemi.

C’est à ce moment là seulement que j’aperçu pour la première fois de la journée deux brancardiers portant un blessé. Tous les blessés qui étaient parvenus au poste de secours s’y étaient traînés par leurs propres moyens ou y avaient été transporté par leurs camarades sur des échelles. Je me souviendrai longtemps de trois malheureux que leurs camarades avaient apporté jusqu’en troisième ligne, nous dûmes les enjamber pendant notre déplacement. Leurs gémissements et leurs regards implorants étaient pitoyables et je tournai la tête en hâtant le pas pour ne pas lire leurs reproches muets. L’un de temps en temps murmurait : « brancardiers, brancardiers » Le lendemain nous repassâmes par là. Les trois malheureux y étaient encore dans la même position mais ils étaient trois cadavres !!!

Le nuit se passa sans changement. Les boches ne contre-attaquaient pas, peut-être on ne leur avait rien ……. (illisible) Ils se contentaient d’éclairer nos tranchées sans interruption avec des fusées au magnésium.

Au point du jour nous fûmes relevés et conduits à Bernécourt. Harassés de fatigue, je m’employais immédiatement au nettoyage de mon fusil et de mes effets et puis après un repas réparateur je m’endormis d’un sommeil sans rêves. A sept heures du soir je fus réveillé par un de mes camarades et fut souper au mess. C’est alors que j’eu une idée des pertes que nous avions subies. La neuvième compagnie, partie au complet, 3 officiers, 14 sous officiers et 220 hommes, revint avec seulement 80 hommes et un sergent. La 12° …… plus fortunée. La 11° qui avait le moins souffert n’ayant eu qu’une quarantaine ……

Le premier bataillon avait attaqué sur la droite et avait perdu aussi pas mal de monde. Ce jour là, sept commandants de compagnie ont été tués ou blessés.

A neuf heures on se prépare à aller se coucher pour goûter un repos bien gagné. Au même instant l’ordre arrive de se tenir prêt à partir dans 10 minutes. Juste le temps de bondir réveiller les hommes. Je vous laisse à penser quel concert de cris, de lamentations et …. Accueillent cette nouvelle. Pourtant rien à faire, il fallait refaire le sac, rouler la couverture et un quart d’heure après nous étions en route pour Flirey. Cette journée encore, le 157° avait attaqué sans résultats et nous passâmes la nuit en ligne, exactement à gauche de la voie ferrée. Il fallut naturellement veiller toute la nuit malgré la fatigue, et le lendemain, 7 avril le 206° attaquait à notre droite. Il réussit à enlever un élément de tranchée de 300 mètres de longueur environ. Nous passâmes la nuit au même endroit, comptant bien être relevés le lendemain matin. Hélas, le lendemain nous partîmes dans le boyau mais au lieu de tourner à droite pour prendre le boyau de Flirey, nous tournâmes à gauche, nous nous portâmes contre la route ne deuxième ligne pour être le soutien dans une nouvelle attaque que le 4° bataillon allait faire ce jour là. Ma section installée, je me portai en première ligne pour voir l’événement. Les 15° et 16° compagnies étaient là.

Ici s’interrompent les quelques feuillets cousus avec une ficelle au carnet brun auquel mon GP avait confié ses premières impressions en arrivant au front entre le 21 octobre 1914 et le 5 janvier 1915.
Ce récit correspond fidèlement au relations de la même action que j’ai retrouvé dans le « petit historique » ou dans le JMO du 157° et même avec le rapport émis après la bataille par la division et que l’on peut lire dans « Les armées françaises dans la Grande guerre »

http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/Pagesvecuesrecitstemoignages/Combattants/flirey-avril-1915-sujet_354_1.htm

 

http://www.lieux-insolites.fr/cicatrice/14-18/mortmare/mortmare.htm

 

Quelques images de la Nécropole Nationale de Flirey

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Félicien Emmanuel Omer DUMAS

Félicien – Omer  DUMAS

Né le  8 Avril 1898 au Hameau du Grand Villard à Saint Disdier en Dévoluy.

Soldat affecté au 159e Régiment d’Infanterie.  Incorporé le 1er mai 1917 et Décédé à l’hôpital militaire de Briançon le 17 Mars 1918. Maladie contractée pendant le service  Mort pour La France

Il avait déjà fait un  séjour  dans cet hôpital du 2 au 17 janvier 1918.

Il était fils de Félicien Emmanuel DUMAS et de Marie Mélanie Philotée CHAILLOL

Félicien était mon cousin.

Il est inhumé au carré militaire du cimetière de Briançon.

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Fiche de Félicien Omer sur mémoire des Hommes

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m005239e5c81338b

 

Monument aux morts de Saint Disdier en Dévoluy

 

Mai 2012 - 099 selection Omer

Le Forest Forisien ou Belle-vue ou encore Charaboule

 

Voici Charaboule
Voici Charaboule

Et ce lieu est parfois tout simplement appelé « le Forest »….

Alors pourquoi tant de noms pour le même endroit et surtout pourquoi Charaboule ?

Car dans les papiers officiels de mon papa, Aimé ROUX qui est né à Charaboule, il est mentionné  Belle-vue ou bien Forest de Belle-vue.

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Toutefois dans un acte plus ancien concernant les habitants du lieu au 19e siècle….. on trouve à trois reprises dans le même acte la mention

« Forest du Forisien »

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Chapelle Sainte Anne à Villeneuve

Nous savons qu’en 1564 existait déjà une vieille chapelle Saint-Antoine, au Mas de Villeneuve de Poligny, qui avait été fondée par Pierre DIDIER curé de Poligny. (G848)

En 1646, elle est signalée comme servant à dire la messe. (G784)

En 1685, elle est dite « Bien voûtée, blanchie, boisée, ayant sur l’autel un tableau huilé de Sainte Anne, un crucifix en bois de Noyer, un devant l’autel en cuir doré, une tribune sur la porte, une cloche, des croisées sans vitres  et couverte de chaume » (G785)

Vendue à la révolution, elle fut rachetée en 1803, remise en état et bénite à nouveau en 1834 par le curé de la paroisse. Les habitants sont assidus à fêter la patronne du hameau, le 6 juillet chaque année.

L’édifice actuel est d’allure XIXe, il a été restauré en 1964-1965. Le clocher mur en pierre a été transformé en campanile carré couvert d’un toit en pavillon. Le gros-oeuvre est en pierre de taille, moellon sans chaîne, enduit. Le toit est à longs pans,  pignon couvert (matériau synthétique) ; croupe ronde. (extrait base Mérimée)

Cette restauration qui a coûté la somme de 83 000 anciens francs, a été payée en parti soit par des dons, quêtes faites auprès des familles et estivants du village, qui ont remis à l’organisme responsable des travaux, la coquette somme de         71 000 anciens francs. Le reste sera couvert peu à peu en particulier pour la fête de la Sainte Anne. (Abbé LORET « notre Champsaur » Mars 1966)

IMG_0035 Sainte Anne de Villeneuve

http://www.poligny-en-champsaur.fr/crbst_24.html